BIENVENUE

Ce blog est un espace de liberté destiné à ceux qui souhaitent exprimer leurs idées sur la participation des réservistes à la défense de la France et de l'Europe. Ces idées peuvent être générales ou très concrètes. J'écrirai sur des sujets comme l'emploi des unités de réserve (UIR et USR), la tactique, la défense du territoire.
Toutes les idées sont donc les bienvenues, à la condition qu'elles respectent les valeurs fondamentales des armées de la république: neutralité politique, religieuse et tolérance. Il est de plus bien évident que le respect, la correction des propos sont de rigueur dans les commentaires.
Pour être plus clair, les bloggeurs qui souhaitent perpétuer des guerres de boutons au delà de la plaisanterie de popote (fantassins contre cavaliers, terriens contre aviateurs etc.), les tenants de la lutte des classes militaires (les militaires du rangs contre les sous-officiers, les sous-officiers contre les officiers), les militaires d'active qui n'aiment pas les réservistes et vice-versa, les antimilitaristes primaires, sont invités à passer leur chemin.
De toute manière, les commentaires n'apparaissent qu'après modération.

lundi 29 septembre 2008

JOURNEE NATIONALE DU RESERVISTE

Eh bien voilà, la journée nationale du réserviste 2008 est passée. Il me semble d'ailleurs qu'elle est passée un peu inaperçue dans les médias. Dommage ! Tant d'efforts pour nous faire connaître, faire connaître notre rôle et nos valeurs, pour si peu de retombées...
A Metz, la JNR a duré en fait trois jours et a pris ses quartiers dans la foire internationale de Metz. Notre régiment a organisé samedi et dimanche un exercice "carré vert" d'entraînement des cadres de l'UIR. Nous avons donc installé sur la zone des armées une tente PC ANIHAUT, un camion PC d'unité (et station trans), et une tente pour les chefs de section. Le tout protégé par un groupe de combat patrouillant sur la zone, comme pour une mission vigipirate ! En tout, 27 personnels engagés. Nous avons été le seul régiment de Metz à engager autant de moyens. Bel effort, d'autant plus que nous projetons une section en OPINT (vigipirate) au mois d'octobre ! Les questions du public ont été nombreuses, surtout pour les sapeurs du groupe de combat. Le SIRPA a pu en profiter pour interviewer sur le car podium de nombreux réservistes de l'UIR. Et puis, le samedi, nous avons profité de l'occasion pour remettre son galon de sous-lieutenant au SGT R., qui est le premier officier de réserve du régiment a avoir fait le parcours complet des réservistes issus directement du civil.
Pour ce qui est de l'exercice, le rythme a été quelque peu ralenti par les contraintes de coordination avec le SIRPA, car nous avions décidé de rendre public les mission brief, backbrief et autres points de situation. Le public n'a jamais été très nombreux, car ce n'est ni spectaculaire ni très compréhensible (jargon militaire oblige). Par contre, les séquences de démonstration de démontage remontage du FAMAS organisées par l'ADC J. et le CCH T. ont attiré un public conséquent. Globalement, les enseignements sont positifs, le CDU et les chefs de section ont pu progresser sur des thèmes comme l'analyse de la mission, la rédaction des ordres, les procédures logistiques.
Au final, le bilan est positif, et c'est ce qui importe.
Rendez vous l'année prochaine, pour une autre journée nationale du réserviste.

samedi 20 septembre 2008

RESTRUCTURATION: SUITE.....

Pris par la préparation de la participation à la JNR des réservistes de mon régiment, je n'ai guère eu le temps d'écrire cette semaine. Mais ça y est, je me suis décidé à vous faire part des dernières informations en ma possession concernant le devenir des réservistes servant dans des régiments promis à la dissolution ou au changement de garnison.
Tout d'abord, malgré des informations qui ont circulé, il est maintenant certain que seuls les régiments touchés par la restructuration en 2009 ne peuvent plus recruter de réservistes. Les autres - ceux touchés en 2010 et après - doivent continuer à recruter et à former des réservistes !
Ensuite, vous savez peut-être déjà que les DRH de nos régiments sont chargés d'enquêter sur les désidératas de "mutation" des réservistes. Les commandants d'unité ont déjà reçu les formulaires et l'ordre de conduire des entretiens sur le sujet avec leurs personnels. Cette mesure est vraisemblablement destinée à conforter le plan de réaffectation des UIR/USR concocté par la DPMAT. Ce plan existe, mais il n'est pas définitif car il n'intègre pas ni les désidératas des personnels ni les possibilités des régiments d'accueil (locaux, armurerie, zone technique). A titre d'exemple, je me permets de citer le XXème RT, proche de Metz, qui n'est semble-t-il pas en mesure d'accueillir une deuxième UIR faute de place: son quartier, en plein centre ville est effectivement très exigu.
Aussi, je crois que les OAR et plus largement tous les officiers de réserve des régiments concernés doivent réfléchir au devenir de leur(s) UIR/USR, et proposer à leur RT des solutions concrètes et argumentées. En effet, connaissant nos personnels et notre région (y compris sur le plan des infrastructures militaires), nous sommes les mieux placés pour juger de la pertinence du projet de la DPMAT.
Bien évidemment, les RT traiteront en priorité le cas des régiments dissouts ou déplacés en 2009. Je pense donc que ceux touchés ultérieurement disposent d'encore un peu de temps.
Pour ma part, je considère que les intentions du commandement vont plutôt dans le bon sens. Pour autant, je crois que nous devons rester très vigilants et que surtout nous ne devons pas manquer le rendez vous du dialogue de commandement qui s'annonce.
En attendant, il faut absolument poursuivre et intensifier l'entraînement des unités de réserve.

samedi 13 septembre 2008

RESTRUCTURATION DES ARMEES

Tous les réservistes opérationnels dont le régiment ou l'état-major d'affectation est touché par la nouvelle carte militaire (dissolution ou déménagement) sont évidemment désappointés.
En effet, je crois que si la plupart d'entre nous, et principalement ceux qui servent dans un corps de troupe, sentaient bien qu'une réforme visant en particulier à regrouper des unités pour faire des économies sur le soutien était nécessaire, les annonces du 24 juillet dernier ont rendu la réforme incompréhensible. Par exemple, comment doit on interpréter le fait qu'une ville comme Metz, qui pouvait fort logiquement prétendre à être une base de défense importante, va en réalité se retrouver sans réelle présence militaire, alors que dans le même temps, des villes comme Chaumont ou Charleville-Mézières seront des bases de défenses avec un seul régiment ? Comment expliquer que la Brigade de Renseignement est regroupée (partiellement) en Alsace et non à Metz où se trouve déjà son état-major et le GRI ? Je crains que nous n'ayons jamais les vraies réponses.
Nos camarades affectés dans des régiments stationnés en Alsace ont eu de la chance: toutes les unités dissoutes seront remplacées par d'autres. Je pense en particulier à ceux des 1er RG, 12ème RA, et de la Brigade du Génie. C'est très bien.
Mais il reste ceux dont le régiment change de garnison ou est dissout. Certains d'entre eux (et je fais partie de ceux là) ont connu par le passé les dissolutions des régiments de réserve entre 1997 et 1999. Je sais que comme moi ils sont inquiets parce que nous savons que nous perdons des réservistes à ces occasions, et en d'autant plus grand nombre si les dissolutions sont mal gérées par le commandement. En tout cas, c'est ma crainte.
Je redoute cette perte d'effectifs car le commandement a communiqué de manière très superficielle en direction des réservistes touchés par les restructurations. Pour résumer, je dirai que ce fut une communication d'un autre âge du style "Confiance, on les aura !". Cela n'est pas de nature à répondre aux inquiétudes légitimes de nos personnels, surtout à celles des plus jeunes, qui sont aussi ceux à fidéliser en priorité. Il manque l'essentiel, qui est la réponse à cette simple question: que va devenir ma compagnie ou mon escadron ? Les réservistes ont besoin d'être rassurés. Et comme rien n'a été fait dans ce sens, on commence à voir apparaître, ça et là, les marques d'un individualisme déplacé qui nuisent à la cohésion des UIR.
Je redoute aussi la perte d'effectifs liée à la dispersion des personnels d'une unité. Au sein d'une UIR (USR), les réservistes servent avec des gens qu'ils apprécient. Comme dans l'active, au sein d'un groupe, d'une section ou de l'unité, se tissent des liens d'estime et d'amitié. Dissoudre une UIR, c'est courir le risque de voir certains, éloignés de leurs camarades et amis, renoncer à servir. Risque qui est d'ailleurs très probable.
Dans mon régiment, dès l'annonce de la dissolution, et sitôt passé le découragement, nous avons, avec notre OAR (Officier Adjoint Réserve, mon camarade et ami le LCL B.) décidé de tout mettre en oeuvre pour que notre UIR soit transférée dans un autre régiment en unité constituée. Nous souhaitons que cette unité soit stationnée à Metz: le corps de soutien de la RTNE. Nous pensons qu'il est très important de conserver une UIR au coeur du bassin de recrutement de Metz. De plus, outre le fait que dans d'autres régions des corps de soutien de RT disposent d'une UIR, nous estimons qu'il y a de nombreuses synergies possibles réserve - active au sein de ce type de corps.
Les premiers contacts pris avec le bureau réserve de la RT indiquent que pour l'instant, si aucune mesure n'est encore arrêtée, le commandement souhaite plutôt transférer les UIR et USR touchées par les restructurations vers d'autres structures d'accueil. Se pose là le problème de la distance, car des régions entières n'auront pas d'autre présence militaire que la Gendarmerie. Il est en effet très difficile de faire faire 300 km à des réservistes pour suivre un entraînement le week end sachant que le risque d'accident au retour - la fatigue aidant - sera important. Verra-t-on dans ce cas, des unités entière transférées dans la Gendarmerie (EGM de réserve) ?
Il nous faut donc garder espoir et surtout faire valoir nos aspirations et les contraintes propres aux réservistes, afin de faire en sorte que chacun d'entre nous puisse continuer à servir dans de bonnes conditions.