BIENVENUE

Ce blog est un espace de liberté destiné à ceux qui souhaitent exprimer leurs idées sur la participation des réservistes à la défense de la France et de l'Europe. Ces idées peuvent être générales ou très concrètes. J'écrirai sur des sujets comme l'emploi des unités de réserve (UIR et USR), la tactique, la défense du territoire.
Toutes les idées sont donc les bienvenues, à la condition qu'elles respectent les valeurs fondamentales des armées de la république: neutralité politique, religieuse et tolérance. Il est de plus bien évident que le respect, la correction des propos sont de rigueur dans les commentaires.
Pour être plus clair, les bloggeurs qui souhaitent perpétuer des guerres de boutons au delà de la plaisanterie de popote (fantassins contre cavaliers, terriens contre aviateurs etc.), les tenants de la lutte des classes militaires (les militaires du rangs contre les sous-officiers, les sous-officiers contre les officiers), les militaires d'active qui n'aiment pas les réservistes et vice-versa, les antimilitaristes primaires, sont invités à passer leur chemin.
De toute manière, les commentaires n'apparaissent qu'après modération.

dimanche 3 janvier 2010

PUEBLA



PUEBLA 1863... Quatrième inscription au drapeau du régiment où je suis affecté depuis 1997. Il s'agit du siège de PUEBLA et non pas de la bataille de PUEBLA, qui s'est déroulée un an plus tôt et qui a vu la défaite du corps expéditionnaire français.
C'est aussi le nom de baptème du dernier exercice régimentaire qui s'est déroulé au mois de novembre dernier au camp du Valdahon. Cet exercice, préparé avec soin et passion (comme d'habitude) par trois officiers de réserve compléments individuels du BOI (dont votre serviteur), a vu nos deux dernières compagnies d'aide au déploiement travailler durant 48 heures sur des MICAT, aux ordres du PCR. De plus, ce fut l'occasion pour la CCL d'installer un TC2 pour assurer le soutien des compagnies.
Le thème était extrêmement simple: un bataillon d'infanterie "de type PROTERRE" est engagé en contrôle de zone dans un contexte d'interposition entre deux factions. Nos deux unités élémentaires se sont donc retrouvées à surveiller (en mesure d'intervenir) chacune leur zone, face à un plastron d'une vingtaine de personnels jouant tour à tour des civils, des "verts" et des "beige". De plus, le plastron avait, la veille du début de l'exercice, particulièrement bien "préparé" le terrain: réalisation de deux caches d'armes et de matériel (dont une piégée), pollutions de zones par des munitions non explosées (factices), abattis préparé en stade 1, et un IED dans une carcasse de voiture le long d'un axe.
L'exercice PUEBLA a été très riche en enseignements. On a observé deux phases. Pendant les premières 24 H les unités sont passées à côté de leur mission,  laquelle était compliquée par la mauvaise météo (vent fort et pluie battante). Puis, durant les 24 dernières heures, sous l'impulsion du PCR, les unités ont repris le chemin des fondamentaux et ont enfin reussi à contrôler leurs zones.
Durant la première phase, on a pu constater une mauvaise prise en compte de la population sur zone (pas de recherche de renseignement), un manque de reconnaissance d'emblée de la zone (voire pas de reconnaissance), la priorité donnée à l'installation du campement par rapport aux mesures de défense, et au final, un dispositif trop statique. Bilan: aucun IED, aucune zone polluée détectée, et le plastron a pu s'infiltrer dans le courant de la nuit sans difficulté. Pour l'anecdote, sur la fin de cette phase, on a vu un chef de groupe chargé d'une mission d'escorte (d'un véhicule), changer l'itinéraire prescrit de sa propre initiative sans en rendre compte, tomber dans (et traverser) une embuscade sans riposter, et se retrouver avec un prisonnier dont il ne savait que faire.... Certains ont ri, et même beaucoup.
Pour la deuxième phase, ce fut très nettement mieux: reconnaissances en profondeur, patrouilles, exploitation des renseignements. Du coup, on trouve des choses sur le terrain, et surtout grâce à un dispositif plus mobile et réactif, le plastron est intercepté à différentes reprises.
Les principales leçons que l'on peut retenir sont à mon sens les suivantes:

  • D'emblée, il faut reconnaître sa zone d'action et la faire reconnaître par les sections. Il est important de connaître sa zone "par coeur" et d'en avoir fait un schéma mental.

  • L'organisation d'un dispositif défensif doit se faire en priorité avant l'installation de la zone vie.

  • La population est chez elle; certes elle peut représenter une gêne, mais c'est aussi et surtout une source inestimable de renseignements. Il faut donc très vite chercher à nouer des contacts.

  • La première préoccupation doit être la recherche du renseignement.

  • La mission de contrôle de zone est d'abord une mission dynamique. Il faut limiter les postes de surveillance (et les check point) au strict nécessaire et changer régulièrement leur emplacement. Les procédés de base sont la patrouille et l'embuscade (surtout sur renseignement).

  • Le dispositif doit être adapté en permanence aux circonstances:  météo, ennemi, population.

  • Il est primordial de conserver un élément d'intervention.

Mon camarade le LCL B. travaillera le sujet avec le CDU et l'OA de notre UIR lors de séances d'instruction cadres cette année. Si des camarades d'autres régiments veulent faire de même, qu'ils me contactent, je me ferai un plaisir de leur faire parvenir le thème et les pièces annexes.

vendredi 1 janvier 2010

JISR AL DOREAA


Cet ouvrage a été écrit par deux officiers de l'arme blindée des états unis, les capitaines Michael L. BURGOYNE et Albert J. MARCKWARDT. Ces deux officiers ont connu deux déploiements en Iraq, et ont commandé respectivement les C Troop (escadron) et B Troop du 7ème de Cavalerie.
Le livre est une fiction permettant à des chefs de section / peloton de comprendre et d'intégrer les fondamentaux de la contre-insurrection. C'est un style courant chez les anglo-saxons (cf. l'ouvrage The defence of Duffer's drift), consistant à faire apprendre et comprendre des savoirs faire au travers de romans, méthode malheureusement peu pratiquée en France. On ne peut d'ailleurs que regretter que cet ouvrage n'ait pas été traduit dans notre langue. Sa lecture est toutefois un bon exercice pour améliorer notre anglais opérationnel....
Le site internet (http://www.defenseofjad.com/) comprend une série de 9 exercices téléchargeables (dans l'onglet "OPD MATERIAL") destinés à approfondir les leçons apprises lors de la lecture du livre. Le premier exercice a pour thème la défense du poste occupé par la section (étude du plan de défense, mission TENIR) et le deuxième porte sur l'organisation de check point (TCP pour Traffic Control Point).
L'ouvrage et les exercices mis en ligne sur le site doivent intéresser en priorité tous les chefs de section de la réserve opérationnelle, ainsi que les cadres (compléments individuels en BOI, par exemple) chargés de perfectionner les UIR.
Cet ouvrage est en vente sur amazon.fr ou amazon.com. Les bénéfices tirés de la vente du livre sont reversés par les auteurs à une fondation d'aide aux blessés de l'armée US.