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Ce blog est un espace de liberté destiné à ceux qui souhaitent exprimer leurs idées sur la participation des réservistes à la défense de la France et de l'Europe. Ces idées peuvent être générales ou très concrètes. J'écrirai sur des sujets comme l'emploi des unités de réserve (UIR et USR), la tactique, la défense du territoire.
Toutes les idées sont donc les bienvenues, à la condition qu'elles respectent les valeurs fondamentales des armées de la république: neutralité politique, religieuse et tolérance. Il est de plus bien évident que le respect, la correction des propos sont de rigueur dans les commentaires.
Pour être plus clair, les bloggeurs qui souhaitent perpétuer des guerres de boutons au delà de la plaisanterie de popote (fantassins contre cavaliers, terriens contre aviateurs etc.), les tenants de la lutte des classes militaires (les militaires du rangs contre les sous-officiers, les sous-officiers contre les officiers), les militaires d'active qui n'aiment pas les réservistes et vice-versa, les antimilitaristes primaires, sont invités à passer leur chemin.
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dimanche 29 mars 2009

LE DEVENIR DU CORPS DES ORSEM (actualisé)

Pour les lecteurs non spécialistes, ORSEM signifie Officier de Réserve Spécialiste d'Etat Major. C'est le plus haut niveau de "compétence militaire" que peut obtenir un officier de la réserve opérationnelle actuellement (hors ex-active breveté). Ce corps a été crée en 1899, et l'on compte parmi ses membres un nombre non négligeable de grandes figures: le Colonel Touny (qui dirigea l'OCM), le Capitaine Marc Bloch (l'historien médiéviste). Les ORSEM sont recrutés sur concours, parmi les lieutenants ayant plus de trois ans de grade, les capitaines et plus...

Bref, mon propos n'était pas de faire le genèse de ce corps prestigieux quoique méconnu, mais plutôt de m'inquiéter de son devenir. Etant moi-même ORSEM, le sujet me préoccupe naturellement.

Mon camarade et ami le Capitaine G. a passé hier l'écrit d'admissibilité dudit concours. Sur quelque 80 candidats inscrits, ils ont été 76 à passer les épreuves. En 1996, ma promotion comptait à peu près 120 officiers élèves. Sachant que le taux de sélection était de l'ordre de 50 %, cela signifie qu'environ 240 candidats avaient concouru ! 70 % de candidats en moins en l'espace de 13 ans. Il y a me semble-t-il quelques motifs d'inquiétude.

Mon billet, malheureusement, pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Situons le problème: ces nouveaux ORSEM sont pour la plupart les officiers supérieurs de réserve de demain. Ils seront les commandants, les lieutenant-colonels et les colonels qui constitueront les indispensables compléments opérationnels de nos états majors et postes de commandement du niveau régimentaire jusqu'au niveau corps d'armée et plus. Ils seront aussi, dans une large mesure les piliers et les "référents" du corps des officiers de réserve. C'est dire si l'enjeu est d'importance.

Alors pourquoi cette désaffection ?

Il me semble que la réforme des armées, en particulier de l'Armée de Terre y est pour beaucoup. Pour la plupart des réservistes servant dans des régiments qui déménagent ou qui sont appelés à disparaître, le futur n'est rien moins qu'obscur. Bien que le CEMAT ait promis que personne ne serait laissé sur le bord du chemin, et que rien pour l'instant ne permet de mettre en doute sa parole, les réservistes concernés ne voient que des solutions taillées à la hache et pour tout dire peu réalistes. Suivre son régiment qui part à 400 km de son domicile ne me semble pas une solution d'un grand bon sens, mais si l'on ne vous propose rien d'autre... Va pour la route ! Je pense que ces transformations génèrent une incertitude sur le futur qui n'incite pas les jeunes officiers à préparer, passer un concours sélectif et à suivre un stage durant leurs congés.

Par ailleurs, la politique de gestion des ressources humaines "réserve", de l'Armée de Terre, visant directement le "dégagement des cadres" d'officiers supérieurs estimés en surnombre, n'est pas plus de nature à rassurer les candidats. Pourquoi investir dans une formation très prenante, à priori nécessaire pour accéder au grade de commandant, pour se voire remercié après quelques années, parce que considéré comme commandant trop ancien ou lieutenant-colonel trop gradé. L'Armée de Terre devra choisir: ceux qui font l'effort d'accepter un parcours contraignant, et qui poursuivent leurs activités doivent être récompensés et au moins accéder à une "carrière longue" et à des postes motivants !

En tout état de cause, les ORSEM, dont je suis, doivent continuer à tenter d'attirer les jeunes officiers vers cette formation, et les intégrer pleinement dans ce corps, qui j'en suis convaincu, n'a pas terminé d'être utile au succès des armes de la France.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir,

Comme je vous l'est déjà souligné, cette année nous étions 76 a présenté le concours à l'écrit.
Pour preuve, nous sommes 62 à passer l'oral.

Bien que cela ne soit pas significatif par rapport au 200 et quelques candidats de votre époque, il me semble important de corriger votre billet car cela nuit à notre crédibilité de dire des bêtises.

Quoi qu'il en soit, votre source d'info n'est pas du A1.

Cordialement,

Cne LMC

luc becker a dit…

@ CNE LMC

Autant pour moi !

Effectivement, ma source, bien qu'ayant passé les épreuves d'admissibilité à l'ESORSEM a fait erreur. Erreur dont je me suis rendu compte en lisant la liste des admissibles. J'aurai effectivement du corriger dans un autre billet. Dont acte.

Le rens, partie intégrante de l'art de la guerre n'est pas une science exacte !

Le problème de fond reste néanmoins posé: combien seront admis en finale ? 50, moins ? Cela reste insuffisant et de 60 % inférieur à l'effectif des promotions du milieu des années 90.

Il est donc primordial de trouver des solutions.

Bien cordialement, et bon courage pour l'oral si vous ne l'avez pas encore passé.

CDT BKR

PS: si vous n'avez pas encore passé l'oral, voyez si vous pouvez demander à un officier d'active (breveté) de votre régiment ou EM de vous faire passé une ou deux "colles" orales. Cela devrait vous être utile.